La culture d’un pays se distingue sous différents aspects que les voyageurs remarqueront certainement durant leur séjour sur les lieux. Dans le cas de l’Inde, les danses ont toujours été inhérentes aux traditions locales. L’industrie du cinéma indien a d’ailleurs compris cette réalité. Aucun film indien ne serait produit sans une séquence dédiée à ces chorégraphies rythmées avec une belle musique de fond.
Le bharata natyam
Peut-être que les actrices et figurantes de ces longs-métrages indiens ont réussi à charmer plus d’un. Mais comment rester indifférent face à ces mouvements de hanche et ces belles pirouettes ? Lors de leur séjour en Inde, les voyageurs seront certainement surpris d’apprendre que le secret de ces danses orientales remonte à bien des siècles de cela.
Le bharata natyam, par exemple, est considéré comme l’une des plus anciennes formes de danse classique du pays. Les passionnés de cultures l’auront tout de suite deviné : c’est dans les temples, plus précisément dans ceux de la région sud, qu’est né ce style particulier. Les danseuses qu’on appelait les devadasis dédiaient chaque mouvement aux dieux.
Les différentes positions et rotations pour réussir ces magnifiques chorégraphies sont aujourd’hui résumées dans les manuels des gourous, mais il est aussi possible d’assister à quelques ateliers pour ceux auront pris la peine d’en parler d’avance aux responsables. Les instrumentistes et les chanteurs entonnent la musique en usant de leurs talams (un genre de cymbales) et de leurs mridangam (percussions) tandis que le corps des danseuses se meut au rythme du son. Les émotions se montrent alors par les gestes et les expressions du visage en respectant les règles de la nritta, le nom de style chorégraphique.
Le Kathakali
Les visiteurs auront aussi surement la chance d’assister à quelques spectacles de Kathakali durant leur voyage en Inde. La présence de la gent féminine est presque essentielle dans les styles de danses orientales. Mais les routards sauront que cette représentation est uniquement pratiquée par des hommes bien qu’avec leurs maquillages et leurs costumes, certains personnages pourraient avoir un aspect féminin.
Pour comprendre le sens du kathakali, il suffit de connaître la signification des deux termes qui le composent : « Katha » pour histoire et « Kali » pour jeu. Le principe consiste donc ici à danser tout en relatant un drame héroïque, les exploits d’une légende qui a marqué la culture. D’ailleurs, la tradition attribue l’origine de ces mouvements de ce genre à Kottayam Tampuran. Inspiré par la déesse Kali elle-même, ce grand chef de tribu a pu retranscrire les quatre pièces majeures qui constituent ce style et qui seront plus tard transmises aux prochaines générations.
Parés de leurs déguisements multicolores et de leurs maquillages originaux, les acteurs-danseurs bougent au rythme des percussions des instrumentistes qui respectent le déroulement de l’histoire qu’ils sont en train de raconter. L’intensité des gestes et les expressions changeront au fur et à mesure que la situation évolue. De temps à autre les personnages chantent quelques lignes des sloka (versets). La langue utilisée est le malayalam. À la fin, les participants auront réussi à démontrer que le principe divin triomphe toujours et qu’il apportera sérénité et paix intérieure à celui qui l’aura compris.